Promotion de l’apprentissage et sécurisation des parcours des jeunes apprentis en France
Documents
Calendrier de l’expérimentation
du 01/04/2010 au 31/12/2013
Partenariat
Chambres consulaires, CFA et acteurs de l’Éducation nationale
Problématique
L’apprentissage, nécessitant l’appariement entre un jeune candidat et une entreprise et ainsi un processus de sélection important, est une voie qui peut être difficile à développer. Par la suite, le contrat d’apprentissage peut être rompu ; le bon déroulement de l’apprentissage repose ainsi en partie sur la qualité de l’appariement réalisé.
Une première expérimentation, portée par la mission locale de Tulle et évaluée par le CREST, visait à développer le nombre de jeunes en apprentissage et à réduire les ruptures de contrats, par la mise en œuvre d’un accompagnement renforcé en amont de la signature du contrat, puis au cours de l’apprentissage, et à en identifier l’impact quantitatif.
Objectifs
Il s’agit de mettre en place un accompagnement renforcé des jeunes, permettant de :
- réduire les inégalités d’accès à l’apprentissage ;
- augmenter le nombre de jeunes en apprentissage ;
- diminuer le taux de rupture des contrats d’alternance et sécuriser les parcours des jeunes en permettant à ceux qui sont sans solution de rebondir sur une autre dynamique en leur proposant un nouveau parcours ;
- sécuriser les entreprises qui accueillent les jeunes apprentis en recherchant à garantir la bonne fin des contrats ;
- promouvoir sur le marché du travail la place des jeunes diplômés de l’apprentissage et favoriser leur accès l’emploi durable ;
- préparer les éléments constitutifs d’un guide d’accompagnement des jeunes vers et dans l’apprentissage, en vue d’une future dissémination.
Il s’agit en parallèle de mesurer l’impact quantitatif de chaque phase de l’accompagnement et d’analyser la mise en œuvre.
Public
Le public cible est constitué de tous les jeunes de 16 à 25 ans souhaitant s’engager dans la voie de l’apprentissage, en contact avec les partenaires de l’accompagnement (missions locales, Centres d’Aide à la Décision, Points A, etc.), qu’ils soient scolarisés ou non. Deux cohortes de 700 jeunes bénéficieront de l’accompagnement en amont de la signature.
Actions menées
L’accompagnement proposé est mis en œuvre en deux temps : en amont et en aval de la signature du contrat d’apprentissage. Pour ce faire, la coordination des partenaires intervenant sur le champ de l’apprentissage et de l’insertion sociale et professionnelle est nécessaire.
Territoires concernés par le projet expérimental
Tours, Orléans, Blois, Le Mans, Limousin, Ain, Roanne
Enseignements de l’expérimentation
Un premier résultat de l’évaluation est de nature descriptive. La spécialité demandée par les jeunes candidats à l’apprentissage conditionne les chances de trouver un contrat. Ainsi, les jeunes demandant les métiers de bouche (cuisine, boucherie, pâtisserie, boulangerie) ou l’hôtellerie-restauration accèdent plus facilement à un contrat que ceux intéressés par la coiffure, la vente-comptabilité-gestion et, dans une moindre mesure, le bâtiment (les écarts allant de 10 à 20 points de pourcentage selon les secteurs visés).
L’analyse des effets différenciés du dispositif selon le secteur visé révèle également que l’accompagnement produit des effets plus forts pour les jeunes cherchant un apprentissage dans les secteurs les plus en tension (métiers de bouche ou hôtellerie-restauration). L’analyse des résultats ne permet néanmoins pas de déterminer le poids relatif des deux mécanismes par lesquels les effets du programme peuvent transiter, à savoir : (i) une meilleure « employabilité » et/ou (ii) un effort de recherche plus efficace des jeunes accompagnés.
A tout le moins, les évaluateurs soulignent que le dispositif n’a pas amélioré l’employabilité des jeunes présentant un profil scolaire moins avantageux, puisque le niveau scolaire initial influence également fortement les chances de signer un contrat et de rester en apprentissage. Les enquêtes qualitatives soulignent en effet les difficultés de mobilisation des jeunes les plus en difficulté, appelant sans doute un accompagnement plus resserré ou d’une nature différente pour ce type de public (préapprentissages, stages de découverte des métiers, parcours mixtes lycées professionnel/apprentissage, etc.).
L’évaluation de la seconde phase (sécurisation des parcours) n’a pas mis en évidence les effets attendus sur les taux de rupture ; cette absence de résultat est sans doute à corréler aux conditions de mise en œuvre qui n’ont pas permis aux missions locales de remplir un rôle réellement complémentaire à celui qui existait au travers des cellules de médiation des CFA, par exemple.
De manière générale, l’expérimentation a profondément modifié les représentations et les pratiques des professionnels impliqués, en favorisant notamment le rapprochement des acteurs en charge de l’accompagnement (au premier rang desquels les centres de formation et les missions locales). Deux ans après la fin du projet, certains sites ont poursuivi le travail engagé pour optimiser les ressources destinées aux primo-entrants en apprentissage ; d’autres ont maintenu le dispositif grâce à des financements de collectivités territoriales.
Une version préliminaire de l’évaluation a fait l’objet d’une présentation dans l’ouvrage collectif du FEJ "De l’éducation à l’insertion : dix résultats du Fonds d’expérimentation pour la jeunesse".