Mobilité pour l’insertion et l’emploi
Documents
Parties prenantes
Mission locale de Creil
Objectifs de l’expérimentation
partant du constat que la maîtrise de la conduite est un pré requis pour grand nombre de professions, le projet ERVE vise à lever l’obstacle à la mobilité, qui est un frein à l’embauche, et à combattre la conduite sans permis, en permettant à des jeunes issus de milieux modestes de passer leur permis dans des auto-école d’insertion. A travers ce projet, les capacités d’apprentissage des jeunes sont réactivées, tout comme leur motivation à s’inscrire dans une dynamique d’insertion.
Territoire de l’expérimentation
Région Picardie
le Grand Creillois, Senlis, Crépy en Valois, Pays Compiégnois, Méru
Public(s) cible(s)
125 jeunes, issus de familles modestes, pour lesquelles le coût du permis constitue une dépense trop onéreuse. Les bénéficiaires doivent également avoir un besoin réel d’obtenir leur permis, en raison de la nature du poste visé, d’horaires éventuellement décalés, et de la zone dans laquelle il se situe.
Étapes de réalisation
dans un premier temps, les jeunes pour lesquels le défaut de permis constitue un obstacle majeur à leur insertion professionnelle sont repérés, et reçoivent une information collective sur le contenu, la durée et les modalités d’organisation du projet. La maîtrise de la langue française des bénéficiaires fait ensuite l’objet d’une évaluation, le public relevant des problématiques de l’illettrisme devant impérativement suivre une formation de remise à niveau en français. Après un entretien individuel, qui vise s’assurer de la motivation des jeunes, est organisée une évaluation permettant de définir l’aptitude du candidat à conduire et le volume horaire à prévoir (35 à 40h de cours sont en général nécessaires). En plus des heures de conduite, les jeunes reçoivent une formation de 160h relative à l’apprentissage du code, à la prévention de conduites à risque, à la gestion budgétaire liée à l’achat et à l’entretien du véhicule.
Durée prévisionnelle de l’expérimentation
9 mois (2010)
Enseignements de l’expérimentation
L’évaluation quantitative montre des effets positifs à long terme du permis sur l’insertion professionnelle et la sortie du chômage. En plus de cet effet positif sur l’insertion économique des jeunes bénéficiaires, le permis de conduire semble avoir également un impact positif sur la sociabilité et l’intégration sociale des jeunes bénéficiaires, malgré des effets défavorables à court terme.
Si l’évaluation qualitative semble confirmer les résultats de l’évaluation quantitative dans l’ensemble, elle met en avant la problématique de l’accompagnement, notamment pour les publics les plus fragiles. Cette évaluation semble également plaider pour une reconfiguration de la procédure pour qu’ils puissent s’adapter aux publics les plus en difficultés (notamment en difficultés cognitives) et une amélioration de l’accompagnement vers un accompagnement plus globalisé (mobilité et emploi devant être pensés conjointement, en tenant compte du profil spécifique du jeune concerné).
Les résultats ont également fait l’objet d’une publication dans l’ouvrage collectif du FEJ, De l’éducation à l’insertion : dix résultats du Fonds d’expérimentation pour la jeunesse.
Pour aller plus loin, lire l’article de recherche "Faut-il subventionner le permis de conduire des jeunes en difficulté d’insertion ?" produit à partir des résultats de l’expérimentation soutenue par le FEJ.