Projet Pro Domo
Documents
Calendrier de l’expérimentation
du 1er septembre 2010 au 31 décembre 2013
Partenariats
Préfecture, Mission Prévention de la délinquance, MILDT, DDCS 33, DRJSCS, Conseil Général de la Gironde, Communauté Urbaine de Bordeaux, Mairie de Bordeaux, CAF, Fondation sociétale de la SNCF, InCité, bailleurs sociaux (DomoFrance et Aquitanis notamment).
Problématique
Comme le révélaient plusieurs études, l’accès au logement représente un élément clé de la prise d’autonomie des jeunes. Ce constat est encore plus évident en ce qui concerne les jeunes en errance dont la rupture sociale, souvent revendiquée, conduit volontiers à l’enfermement dans la rue et à une marginalisation durable qui limitent à leur tour leurs capacités d’autonomisation. Ces particularités leur interdisent dans les faits l’accès aux dispositifs d’hébergement d’urgence ou d’hébergement social, ce qui impose d’expérimenter des dispositifs innovants adaptés aux particularités de cette population.
Objectifs
Cette expérimentation vise à favoriser l’accès au logement autonome des jeunes en errance ou toxicomanes de la Communauté Urbaine de Bordeaux dans le cadre d’un accompagnement médico-social global. Il s’agit de proposer un hébergement de transition, adapté à cette population : accueil communautaire dans un premier temps, avec possibilité d’amener des animaux, puis individualisation de l’hébergement.
Public
Jeunes de 18-25 ans, sans domicile, en errance en centre-ville, en situation de rupture familiale et hors parcours de formation.
Actions menées
PRO DOMO permet l’ouverture d’un logement collectif adapté à la population des jeunes en errance (et d’une capacité d’accueil de 30 places). Afin d’amener ces jeunes vers l’autonomie, le projet comporte 3 phases :
– une première structure collective de 15 lits avec un encadrement éducatif permanent ;
– incluant in situ une évolution semi autonome en appartements individuels ;
– et une phase d’autonomisation (hors du local commun) de 15 places en appartements individuels en lien avec les bailleurs sociaux.
La construction de ce logement s’articule avec les autres activités du CEID :
- Travail de rue, qui a permis de toucher 321 jeunes en 2011 ;
- Ateliers de médiation culturelle touchant 95 jeunes ;
- Suivi socio-éducatif de 192 jeunes en 2011.
Territoires concernés par le projet expérimental
Communauté urbaine de Bordeaux
Enseignements de l’expérimentation
L’évaluation, menée par une équipe de chercheurs en sociologie, repose sur une méthodologie qualitative (entretiens auprès des bénéficiaires et des professionnels, observation, nombreuses discussions informelles, …). Elle vise à analyser les effets du dispositif sur les trajectoires des jeunes et à interroger la perception de l’aide mise en place par les jeunes bénéficiaires et les riverains (modalités d’intégration du dispositif dans le quartier).
L’évaluation de l’expérimentation Prodomo a permis de caractériser les profils et trajectoires de jeunes en errance souvent perçus comme« hors champs » des institutions et politiques publiques. Le rapport montre à cet égard, la capacité d’un dispositif à créer, sur un effectif de jeunes relativement restreint, du lien social et un accompagnement adapté à un public en situation de vulnérabilité sociale. L’évaluation ne saurait mettre en évidence un impact quantifié du passage par le dispositif sur l’insertion sociale et professionnelle des jeunes. A tout le moins l’évaluateur souligne la forte correspondance entre les interventions des professionnels dans huit secteurs clés de l’insertion sociale et professionnelle (logement, accès à un emploi, formation, mobilité, mise à jour administrative, mise à jour judiciaire, suivi médical des addictions) et les besoins/objectifs des jeunes.
Selon l’évaluateur, si deux tiers des jeunes accueillis par Prodomo sont confrontés à de situations de logements très précaires, ils ne sont plus que 10% à la sortie du lieu d’hébergement. L’évaluation permet par ailleurs de distinguer ainsi deux types de sorties du dispositif et les facteurs associés : L’effet du temps et de ambiguïté de la régulation institutionnelle du sans-abrisme par les travailleurs sociaux, les problèmes de santé mentale et la présence d’addictions conditionnent négativement les sorties des jeunes du dispositif.
Pour aller plus loin, lire l’article de recherche "De l’inconvénient de n’être le problème de personne : cécité institutionnelle et vulnérabilité sociale des jeunes en errance" produit à partir des résultats de l’expérimentation soutenue par le FEJ.